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Présentation

  • : Le ciel d'Ambroisie
  • : Bienvenue à la table des Dieux pour y rester à jamais, vos ventres emplie de mes mots aphrodisiaques, vos cœurs déjà esclave de mes plats sentimentaux, vos yeux hypnotisés par des histoires à dormir debout dont les ingrédients n’appartienne qu’à moi et moi seul.
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Mise En Bouche

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            Toujours j'ai cru être folle depuis ma plus tendre enfance parce que je voyais des choses que personne n’apercevait. Oui, depuis que je suis toute petite. Du plus profond de mes souvenirs je les vois, toujours. Encore et encore, inlassablement. Ce que je vois n'est pas une vision à vous faire froid dans le dos, non, loin delà. C'est apaisant. Oui, c'est cela. A chaque fois que je les vois tomber du ciel, j'ai l'impression d'être sur un petit nuage de bonheur. Elles tombent tout doucement, quelque soit la force du vent. Et elles brillent. D'un blanc éclatant, d'un blanc pur, ces belles plumes blanches plus grandes que celle d'un oiseau. Oui, elles tombent telles des gouttes, tout en douceur et brillante. Elles sont plus éclatantes qu'un diamant. De plus, lorsqu'elles s'approchent du sol, leurs contours se troublent pour finir par s'effacer et alors qu'elles ne sont plus qu’à quelques centimètres de la terre, elles disparaissent tout en laissant leur beauté comme trace de leur passage.

           Jamais je n'ai parlé de cela à quelqu’un. Il m'est arrivé d’en faire allusion parfois auprès de certaines personnes. Celles-ci, toutes sans exception, se plongeaient dans un profond silence après mon récit à y penser. Certaines ont même affiché un air rêveur mais jamais n'ont relevé ce que j'avais dit. Donc, jamais je n'ai pu savoir la réflexion des gens sur mon idée qui n'en était pas vraiment une.

            Ce que je voyais m'a donc forcée à m'interroger et donc, à chercher après des réponses. Alors, vers mes onze ans, je me suis mise à lire ! A lire tous les livres qui me passaient sous la main, qui soulevaient une quelconque idée de créatures légendaires capables de peupler le ciel et ses mystères.

            Un jour, j'ai même fait une expérience. Alors que j'étais dans mon jardin par un beau jour de printemps, je vis des plumes tomber du ciel. Lentement, toujours aussi magnifiques dans leur ballet pur. Je me suis mise en dessous de leur chute, les mains en coupe pour pouvoir les recueillirent. Et chose étrange, dès qu'elles furent en contact avec ma peau elles se mirent à briller d'une lumière aveuglante puis disparurent dans une caresse de douceur. Depuis ce jour, je n'ai plus jamais recommencé, gardant ce souvenir dans ma mémoire et graver sur ma peau. D'ailleurs, j’en garde des mains d'une extrême douceur, faisant fondre quiconque les touche.

 

            Mais un jour, tout cela devait changer.

 

            L’âge de dix-neuf ans venait enfin de sonner pour moi. J'étais très heureuse. Mes études touchaient à leur fin, un aménagement en vue et un petit copain très aimant, doux et attentionné qui me prouvait son amour chaque jour.

            Puis un jour où j'étais tranquillement installée sur un banc en-dessous d'un arbre à lire, mon regard fut attiré par un nombre important de plumes qui tombaient à mes pieds. Chose qui me semblait anormal à cause de la quantité habituelle. Posant mon livre, je levai la tête. Ce que je vis me coupa le souffle. Là, dans le ciel un ange descendait vers moi. Il était d'une telle beauté que le décrire est presque impossible car les mots qui seraient à la hauteur de tant de charme n'existent pas. A mon grand déplaisir. Il avait des cheveux blonds comme les blés qui lui descendaient jusque dans le creux des reins. Un visage d'un blanc pur, éblouissant, aux traits parfait, fin et délicat à la fois qui lui donnait une part de féminité et son regard était envoûtant. Ses yeux étaient d'un joli doré. Seul le bas de son corps était vêtu, laissant à la joie de mes yeux, le plaisir de contempler son torse légèrement musclé qui était la preuve de sa masculinité et de sa force. Puis, ses trois ailes renvoyaient les couleurs du soleil en une promesse d'amour sur tout ce qui nous entourait, donnant une autre couleur du monde. Chaque plume était dessinée à merveille et rayonnait d'une pureté sans égale, donnant des larmes aux yeux. Des larmes de profond bonheur.

            Lorsque ses pieds nus touchèrent le sol, j'eus comme l'impression que le monde s’arrêta de tourner. Je ne bougeais pas, ni ne dis mot, de peur de faire s'envoler cette vision qui se dressait devant moi, parfaite. Il me détailla de ses yeux. Le temps me parut s'écouler pendant de très longues minutes alors qu’elles ne représentaient que quelques secondes pour lui. Puis, un sourire se dessina sur ses fines lèvres. Il approcha son visage du mien et lorsque nos lèvres ne furent plus qu’à quelques millimètres, il murmura :

« - Mon amour. Je t'ai enfin retrouvé, » et il m'embrassa. Ses lèvres étaient caresses sur les miennes et pleines de chaleur. Son baiser était tendre et passionné, et par ce contact je compris tout.

            Lorsque nos lèvres se séparèrent, je savais que je ne portais plus aucuns vêtements, que mes cheveux étaient aussi blonds que les siens et caressaient la peau de mes reins comme les mains d'une amante. Mes yeux avaient retrouvés leur couleur d'origine. Une couleur qu'aucun être humain ne connaissait. J'étais redevenu ce que j'étais réellement. Mes ailes étant plus blanches que les siennes et mon éclat plus éblouissant. Qu'au regard d'un homme, sa pureté aurait semblée plus terne à mes côtés.

            Il entoura mes hanches d'un tissu aussi doux que ma peau par dessus ma sexualité retrouvée, celle qui était mienne. Lorsqu'il eu fait le nœud, ses doigts remontèrent le long de mon corps, sur cette peau douce et fine, aussi lisse que du lait. Ce corps sur lequel il était impossible de dire s’il était féminin ou masculin lorsqu'il était vêtu, à cause de cette parfaite androgynéité bien que mon torse en ce moment même dévoilait la vérité. Ses lèvres frôlèrent encore une fois les miennes.

« - Père nous attend, » me déclara-t-il. Je le savais. D’ailleurs, maintenant que j’étais retrouvé, la tranquille était redevenue maîtresse du ciel.

            Il déploya ses ailes et s'envola. Il s'arrêta, voyant que je ne le suivais pas. Il me tendit une main. Son visage rayonnait. L'amour du paradis avait été retrouvé. Je souris à mon tour et déployai mes six ailes pour m’élancer d’un souple saut grâce à la force de mes jambes. Le vent s'engouffra dans mes cheveux, me faisant retrouver cette sensation oubliée de liberté qui fit frissonner tout mon corps comme sous l’effet de la passion ardente. Mes ailes battaient l'air de toutes leurs forces, impétueuses, souveraines. J'étais redevenu le seigneur de ces lieux. J'attrapai la main de mon compère au passage pour qu'il partage ma joie, mais aussi parce que sinon je l'aurais facilement distancé et cela n'était pas mon souhait.

            J'étais heureux et j'en fis partager le monde. Je laissais traverser ce rire qui était le mien à travers ma gorge, les yeux brillant  Ce rire était le plus pur mais aussi le seul à faire danser les étoiles et à faire frémir la terre. Ce son que le monde réclamait de son bien-aimé pour avoir disparue pendant des millénaires. Moi, le bien-aimé, première création de Dieu qui est la plus parfaite et la plus pur. Qui incarne la beauté même et la force de l'âme, maître de toute magie.

            Et mon rire sonnait le glaive de mon retour. Le paradis pouvait enfin renaître.

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